Instituée en 1945 pour pallier le manque de ressources des veuves, la pension de réversion constitue une aide vitale pour quelque 14,4 millions de retraités, dont 90 % de femmes. L’époux survivant touche alors une partie de la retraite que percevait ou aurait perçu son conjoint décédé.

 

Malgré des progrès, les inégalités salariales entre hommes et femmes persistent. Conséquence : à l’heure de prendre leur retraite, ces dernières perçoivent une pension souvent bien inférieure à celle de leur époux. Une double peine quand on sait que leur espérance de vie est plus élevée : 85,3 ans contre 79,2 ans pour leurs homologues masculins.

Un principe simple

Le principe est simple. Il consiste à verser à l’époux survivant une partie de la retraite que percevait ou aurait perçu son conjoint décédé. Ce complément de revenus est loin d’être négligeable. L’écart entre la retraite des hommes et celle des femmes passe ainsi de 38 % à 25 %. Attention, la réversion n’est en aucun cas automatique. Le conjoint survivant doit compléter le formulaire qui dépend de chaque régime et l’adresser à la caisse de retraite du défunt. À défaut de réponse au-delà de 4 mois, la requête est rejetée. Seul impératif : avoir 55 ans minimum pour toucher la pension.

Qui sont les bénéficiaires ?

La réversion peut être versée lorsque l’assuré décédé était déjà à la retraite mais aussi lorsqu’il était encore en activité, dès lors qu’il avait commencé à cotiser pour ses vieux jours. La loi pose cependant plusieurs conditions. Premier impératif de taille : avoir été marié avec l’assuré décédé, sauf si l’assuré a eu un enfant avec lui. Par ailleurs, une durée minimum de deux ans de mariage est exigée. Dans le cas où la personne décédée est passée plusieurs fois devant Monsieur le maire, le calcul se fait au prorata de la durée de l’union avec chaque conjoint.

Un mode de calcul différent suivant le régime

Pour les pensions versées par les régimes de base, le partage est effectué entre tous les ex- conjoints, même remariés. En revanche, pour les pensions versées par les régimes complémentaires, le partage se fait uniquement entre les ex-conjoints non remariés. En effet, le remariage annule le droit à la pension de reversion.

Mais pour l’instant, les couples pacsés et en concubinage sont exclus du droit à la réversion. En revanche, le Plan Epargne Retraite (PER) permet de pallier cet handicap en stipulant le nom de son concubin pour qu’il puisse bénéficier d’une réversion choisie par l’assuré.